Lagerfeld imprime sa marque au Festival des jeunes créateurs d’Hyères

Le couturier allemand Karl Lagerfeld a été la vedette du Festival international de mode et de photographie d’Hyères (Sud-Est de la France), qui met aussi en avant cette année des collaborateurs du couturier habituellement moins exposés.

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Karl Lagerfeld, directeur artistique du 30e Festival de Hyères.
Photo : AFP/VNA/CVN

Invitée d’honneur de la trentième édition du festival dont elle est désormais le principal partenaire privé, la maison Chanel a donné à l’événement qui s’est terminé début mai une dimension nouvelle avec un jury de prestige, comprenant notamment Caroline de Monaco. Le chanteur français Christophe, une icône dans les milieux branchés, a aussi donné un mini-concert devant les convives d’un cocktail.

Directeur artistique du festival, Karl Lagerfeld s’est retrouvé, une fois n’est pas coutume, du côté du public d’un défilé : largement ovationné, il a assisté au show des dix finalistes dans un grand hangar du bord de mer.

Lors d’une «master class» donnée sur une terrasse de la villa Noailles, qui héberge le festival, le couturier s’est abstenu de donner des conseils aux jeunes designers : «Je pense qu’il n’y a pas de règle. Il faut qu’ils fassent ce qu’ils veulent, ce qu’ils peuvent», a-t-il estimé, confiant d’ailleurs «détester l’expression +jeune créateur+». Et d’ajouter : «Il y a soit des bons soit des mauvais créateurs. L’étiquette +jeune+ est tout ce qu’il y a de plus dangereuse. Quand j’étais jeune, on ne pouvait pas être fier d’être jeune, ça voulait juste dire que vous manquiez d’expérience !».

Des mannequins présentent des créations des candidats retenus dans la catégorie mode.

Lagerfeld qui entretient le flou sur son âge mais aurait environ 80 ans a toutefois estimé que les designers de la nouvelle génération «étaient beaucoup plus sympathiques» et moins «prétentieux» que leurs prédécesseurs, disant son affection pour l’Irlandais J.W. Anderson, directeur artistique de la griffe espagnole Loewe.

Étonner Karl

Le couturier allemand a aussi confié ses goûts en matière d’architecture, exprimant ses préférences pour le Japonais Tadao Ando et l’Irako-britannique Zaha Hadid. Il a expliqué que sa «seule frustration dans la vie était de n’avoir pas pu faire construire un bâtiment moderne en France», ironisant sur la prétendue préférence des Français pour «le style mansardes et chalets».

Karl Lagerfeld n’a pas souhaité non plus donner de conseils aux présidents des jurys mode et photo, chargés de départager chacun 10 concurrents, respectivement Virginie Viard, directrice du studio de création de Chanel, et Eric Pfrunder, directeur de l’image de la griffe.

Des mannequins présentent des créations des candidats retenus dans la catégorie mode.

«Ils n’ont pas besoin de conseils. Je ne veux pas influencer qui que ce soit. Ce qui m’intéresse, c’est de voir leur choix», a déclaré l’homme au légendaire catogan.

Grande femme brune, Virginie Viard travaille depuis 28 ans auprès de Karl Lagerfeld. Entrée comme stagiaire chez Chanel, elle supervise désormais huit collections par an pour la maison.

«J’imagine qu’on est complémentaires, je le comprends bien, j’arrive à sublimer ce qu’il a envie de faire, j’ai compris où il voulait emmener Chanel, mais je ne peux pas vraiment l’expliquer, c’est comme ça !», dit-elle simplement.

«Karl donne toujours le thème du défilé assez longtemps à l’avance, il pense à son décor six mois ou un an à l’avance, comme ça on a le temps d’imaginer ce qu’on verrait dans le décor», explique-t-elle.

«On a appris à travailler avec lui, ça va assez vite! Il ne reste pas pendant trois heures sur une robe, tout de suite il voit si ça rend bien ou pas», décrit-elle.

À la tête du jury photo, Eric Pfrunder travaille quant à lui avec le couturier allemand depuis 1983. «Ce qui m’intéresse c’est de sortir ce qu’il fait (en photo) sur des choses inattendues, aussi bien en impression, qu’en tirage papier ou en magazine», explique-t-il.

«Ce qui m’amuse, c’est d’étonner Karl sur la finalité de ce qu’il a fait. De temps en temps il adore et de temps en temps il me dit : +Mais c’est un truc de Noël !+ C’est ce qui est amusant, c’est un échange», conclut-il.

AFP/VNA/CVN

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