Climat
La Chine ratifie l'accord de Paris

La Chine, principal pollueur de la planète, a ratifié samedi 3 septembre l'Accord mondial sur le climat conclu en décembre à Paris à l'issue de la COP21, et les États-Unis devaient lui emboîter le pas dans la journée, en marge du G20 de Hangzhou.

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En décembre 2015, la ville de Pékin, en proie à une vague de smog nocif, a vécu un nouveau pic de pollution.

La Chambre d'enregistrement législative de la Chine a voté "la proposition (...) pour ratifier" ce traité historique visant à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 voire 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel, selon l'agence Chine nouvelle. Cela supposera des efforts colossaux pour le géant asiatique, qui tire quelque 70% de son électricité du charbon, produisant environ 24% des émissions mondiales de CO2.

L'accord de Paris a été formellement signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite, selon ses propres modalités (vote au Parlement, décret...), ratifier le texte. Il faut la ratification d'au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour que le traité entre en vigueur.

Jusqu'à présent, seuls 24 pays étaient allés au bout du processus, selon le site des Nations unies: surtout des petits États insulaires, les plus exposés, mais ne représentant que 1,08% des émissions. Selon des ONG et des sources diplomatiques, les États-Unis - deuxième émetteur mondial de CO2 - devaient rapidement imiter la Chine.

Un membre des forces de sécurité chinois marche devant le fleuve Huangpu, devant le centre financier du discrit de Pudong à Shangaï, le 18 janvier 2016
Un membre des forces de sécurité chinois marche devant le fleuve Huangpu, devant le centre financier du discrit de Pudong à Shangaï, le 18 janvier 2016.

Le président Barack Obama est arrivé samedi 3 septembre à Hangzhou (Est de la Chine) où se tient dimanche et lundi (4 et 5 septembre) le Sommet des dirigeants du G20, pour sa dernière visite dans le pays en tant que chef d'État. Il devait annoncer dans la journée, à l'occasion d'une rencontre avec son homologue Xi Jinping, la ratification par Washington de l'accord de Paris, décision qui ne nécessiterait pas le feu vert du Congrès.

Défi des subventions

Avec cette double annonce, une énorme partie du chemin restant sera accomplie: les deux principales économies du globe sont responsables, à elles deux, de 40% des émissions planétaires. "Le signal montre que la communauté internationale s'attaque de concert à la menace climatique. Ces deux pays transforment leurs économies pour tirer leur croissance des énergies propres plutôt que fossiles", indique à l'AFP Alvin Lin, de l'ONG environnementale NRDC.

Mieux encore, "Chine et États-Unis devraient faire un énorme bond en avant en dévoilant samedi 3 septembre les résultats d'évaluations croisées de leurs programmes de soutien aux énergies fossiles", se réjouit Li Shuo, conseiller climat pour Greenpeace. "Parler de "triomphe" après Paris, et continuer de couvrir de généreuses subventions les industries des énergies fossiles n'est simplement pas compatible" voire "hypocrite", s'agace-t-il.

Si la Chine est le premier pays en termes d'investissements dans le solaire, Pékin a approuvé en 2015 la construction d'au moins 150 nouvelles centrales à charbon. La consommation chinoise de charbon a doublé sur la décennie 2004-2014, alimentant une pollution atmosphérique endémique.

L'accord de Paris a été formellement signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite, selon ses propres modalités, ratifier le texte.

À telle enseigne que les autorités ont fait fermer ces deux dernières semaines des usines jusqu'à 300 km autour de Hangzhou pour garantir un ciel bleu au G20. Hangzhou "doit être l'occasion pour les dirigeants (du G20) d'établir un calendrier pour éliminer leurs subventions aux carburants fossiles", insiste Li Shuo. Les grandes puissances devront revoir à la hausse, par 6, leurs objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 si le monde veut rester sous la limite des +2°C de réchauffement, estime pour sa part l'ONG Climate Transparency.

Pression des investisseurs

Désormais, le monde des affaires lui-même fait pression. Un groupe d'institutions contrôlant 13.000 milliards de dollars d'investissements ont enjoint fin août le G20 de ratifier l'accord de Paris d'ici à fin 2016 pour enrayer les risques financiers induits par le changement climatique - inondations, sécheresse, montée du niveau de la mer. Les ONG espèrent que l'annonce sino-américaine aura un effet entraînant. L'institut Climate Analytics a recensé 34 pays s'étant engagés à ratifier d'ici à fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran...).

Le président français François Hollande avait, lui, signé à la mi-juin un décret achevant la ratification par la France de l'accord sur le climat --mais les autres membres de l'Union européenne doivent encore l'imiter. Le président français a récemment averti que l'entrée en vigueur d'ici à la fin de l'année était ainsi "loin d'être acquise".


AFP/VNA/CVN

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