Il ne faut pas se moquer des «petits» sur le marché !

«Regardons Uber, l’entreprise américaine munie d’une application mobile qui met en relation directe les utilisateurs avec des chauffeurs. À l’époque, les géants du secteur l’avaient sous-estimé. Depuis, Uber a révolutionné le covoiturage et a bouleversé le marché». Cette remarque a été émise par l’économiste Pham Chi Lan, lors d’une table ronde sur le thème «Se différencier pour devenir un leader du marché», tenue le 17 septembre à Hô Chi Minh-Ville.

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La table ronde de la journée FAA 2017, le 17 septembre à Hô Chi Minh-Ville.

La table ronde «Se différencier pour devenir un leader du marché» était organisée par l’Association d’Alumni de l’École supérieure de commerce extérieur (FAA) dimanche 17 septembre dans la mégapole du Sud, pendant la Journée des anciens étudiants de cette école (FAA day 2017).

L’économiste Pham Chi Lan, ancienne étudiante de l’école, est intervenue devant plus de 300 anciens diplômés de son école au Palais de la réunification. Elle a d’abord esquissé un panorama des évolutions économiques dans le monde, en insistant sur l’avènement de la 4e révolution industrielle qui engendre de nouvelles opportunités et qui bouleverse le fonctionnement du monde.

«Au début de la création d’Uber, aucune entreprise spécialisée dans le transport de covoiturage ne pensait qu’elle allait dominer ce marché. Toutefois, grâce aux nouvelles technologies, elle a vraiment fait paniquer ses concurrents à tel point qu’ils demandent aujourd’hui l’intervention du gouvernement», a fait remarquer Pham Chi Lan.

«Voilà pourquoi il ne faut pas se moquer des +petits+ qui veulent exploiter les nouvelles technologies», a insisté l’économiste Pham Chi Lan, sortie de l’école supérieure de commerce extérieur en 1966, ancienne membre du Conseil politique auprès du gouvernement du Vietnam.

Selon Mme Lan, la stratégie de la différenciation constitue un gage de réussite pour les entreprises, et ce principe est également valable pour les gestionnaires d’État. En général, l’économie d’un pays passe par trois étapes : une économie basée sur l’exploitation des matières premières disponibles d’abord, celle sur les investissements ensuite, et enfin une économie basée sur l’innovation créative. Et à l’heure actuelle, de nombreux entrepreneurs du pays ont mené leur entreprise à la troisième étape, en laissant derrière eux les deux premières.

Selon elle, devenir le meilleur sur le marché dépend de la réflexion de l’entrepreneur, qui doit toujours être maître de sa stratégie. Aussi, il est nécessaire de déclencher des mécanismes de concurrence, à travers une concentration les prix, ou une stratégie de différenciation.

La différence incluant ses facteurs cachés

L’économiste Pham Chi Lan partage le thème «Différenciation pour être un meneur», le 17 septembre à Hô Chi Minh-Ville.

«La différenciation ne repose pas seulement sur le produit final, mais sur tout le processus de production», s’est exprimée Mme Lan. Elle ajoute que les entreprises peuvent parfaitement employer de nouveaux matériaux, tout en s’orientant vers la protection de l’environnement en vue de contribuer à une croissance durable. «Il vaut mieux abandonner la compétitivité-prix et privilégier la compétitivité hors-prix», insiste Mme Lan.

«Les clients d’aujourd’hui ne sont pas seulement intéressés par les produits en soi, mais également par ce qui se cache derrière la production de ces produits, et notamment tous ceux qui concernent le respect des droits de l’homme», a indiqué l’économiste.

Sa conclusion portait sur le livre Innover ou Mourir (Innovate or Die), du Docteur Stefan Hajkowicz, un scientifique dans le domaine de la prévoyance stratégique chez CSIRO. Elle utilise une métaphore animalière pour expliquer son point de vue sur les mutations actuelles du monde économique : pour avoir une vie meilleure certaines grenouilles ont su aller vivre dans un autre lac plus large alors que d’autres sont restées dans le lac d’origine où les feuilles de lotus s’étendent de plus en plus et réduisent leur espace de vie.

Lors de cette table ronde, Nguyên Duc Thanh, président de l’Association de la noix de cajou du Vietnam (VINACAS), chef du comité d’organisation de FAA day 2017 a également partagé ses travaux sur la commercialisation de la noix de cajou ces dernières années.

Selon M. Thanh, les innovations ont permis au Vietnam de multiplier par dix le rendement de la production de cette noix en dix ans, faisant du Vietnam le premier exportateur de cet aliment au monde. Parmi le Top dix des produits exportés du Vietnam, la noix de cajou est même classée deuxième en terme de chiffre d’affaires, juste derrière les produits en caoutchouc.

Texte et photos : Truong Giang/CVN

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