Fin de campagne en Arabie pour la première élection ouverte aux femmes

La campagne pour les premières élections ouvertes aux électrices comme aux candidates en Arabie saoudite s'est terminée le 10 décembre mais les perspectives de voir des femmes élues le 12 décembre semblent très minces.

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Plus de 900 femmes concourent avec quelque 6.000 hommes pour siéger dans les 284 conseils municipaux du royaume, des assemblées chargées des rues, des parcs ou du ramassage des ordures.

Ce scrutin est considéré comme un petit pas en avant vers l'égalité des sexes dans ce royaume ultra-conservateur qui était le dernier État à refuser aux femmes le droit de vote.

Nassima al-Sadah, alors candidate aux élections municipales à Qatif, à l'est de Riyad, le 26 novembre, mais dont le nom a été retiré des listes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Oum Mohammed, qui habite à la frontière du Koweït, indique qu'elle ne pourra y aller que si son mari l'y amène ou si elle loue avec d'autres habitantes une voiture avec chauffeur.

Cette quadragénaire est en revanche déjà sûre de voter pour un homme même si ses filles ont participé à la campagne d'une candidate. Elle a choisi son candidat "parce qu'il est de notre tribu et qu'il défendra nos droits. C'est une bonne personne dont on n'a jamais dit de mal".

Oum Mohammed précise que le fait que son mari ait été invité à dîner par le candidat sous sa tente de campagne a aidé le couple à conforter son choix.

Les Saoudiens ont déjà voté deux fois pour des municipales, en 2005 et 2011. C'est cette année-là, dans la foulée des Printemps arabes, que le roi Abdallah avait accordé aux Saoudiennes le droit de vote et d'éligibilité.

Deux ans plus tard, il avait nommé pour la première fois des femmes au Majlis al-Choura, un conseil consultatif.

"Énorme surprise"

Malgré ces avancées, seule 130.600 femmes se sont inscrites sur les listes électorales pour le scrutin de samedi 12 décembre, soit environ dix fois moins que d'hommes, selon des chiffres officiels.

"Je crois que le fait de m'être présentée est déjà une victoire", a expliqué Amal Badreddine, une pédiatre candidate dans le centre de Ryad. "J'ai conduit toute ma campagne moi-même".

Mais plusieurs candidates ont été disqualifiées tandis que d'autres se sont retirées sous la pression, notamment de responsables musulmans locaux.

Une femme du Nord-Est du pays a ainsi indiqué que la candidate, pour laquelle elle voulait voter, "a abandonné parce que des membres du clergé ont déclaré qu'il était interdit pour une femme de se présenter à une élection".

De toutes façons, "je ne crois pas que les candidates auront une quelconque influence si elles sont élues", a ajouté cette habitante sous le couvert de l'anonymat.

Pour les hommes, le défi est de faire connaissance avec les candidates, et leur programme, car elles n'ont pu s'exprimer ou tenir meeting devant un public masculin.

AFP/VNA/CVN

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