En Allemagne, Merkel à la recherche d'une majorité stable

Après sa victoire étriquée aux élections, la chancelière allemande Angela Merkel entame des négociations pour former une nouvelle majorité qui doit lui permettre de diriger le pays quatre années supplémentaires.

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Angela Merkel lors d'une conférence de presse à Berlin au siège de son parti conservateur CDU (démocrates-chrétiens), le 25 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Tous les partis qui sont à nos yeux compatibles pour une coalition ont une responsabilité pour permettre l'émergence d'un gouvernement stable", a-t-elle dit lundi 25 septembre au lendemain du score historiquement bas de 33% de sa famille politique conservatrice.

À l'issue d'une réunion de l'État-major de son parti, la CDU, elle a souligné qu'elle chercherait le dialogue avec les libéraux du FDP, les Verts et les sociaux-démocrates du SPD.

Ces futurs pourparlers s'annoncent très compliqués : laminé et au plus bas depuis 1945, le SPD (20,5%) a annoncé vouloir se ressourcer dans l'opposition après quatre ans passés à gouverner avec Mme Merkel.

Il ne reste sur le papier qu'une solution majoritaire : une alliance inédite au niveau national réunissant la CDU-CSU, les Libéraux du FDP, qui reviennent au Bundestag avec 10,7%, et les Verts, qui ont atteint 8,9%.

Cette coalition, dite "Jamaïque" -référence aux couleurs noir-jaune-vert des trois partis -n'existe actuellement qu'au niveau régional, dans le petit État nordique du Schleswig-Holstein.

Problème, ces Verts et Libéraux s'opposent sur des dossiers aussi divers que stratégiques comme l'immigration, l'avenir du diesel, la réforme de l'Europe, la sortie du charbon ou la fiscalité. Ils ont aussi chacun des désaccords de fond avec les conservateurs.

Premières réunions des groupes

Les négociations pourraient donc prendre des mois, d'autant que la Constitution ne prévoit aucun délai pour former un gouvernement. Depuis les premières élections d'après-guerre en 1949, le parti vainqueur a toujours réussi à former une majorité. Et la chancelière a exclu un gouvernement minoritaire.

Ce n'est qu'après l'officialisation d'une nouvelle coalition que Mme Merkel pourra formellement être désignée chancelière une quatrième fois. Autrement, de nouvelles élections pourraient être convoquées.

Les groupes parlementaires de la nouvelle chambre des députés, notamment celui de la droite nationaliste de l'AfD, doivent se réunir mardi matin 26 septembre. Une réunion de la CDU de Mme Merkel est prévue en tout début d'après-midi.

Autre défi et non des moindres, répondre à la contestation au sein de la famille conservatrice, en particulier les Bavarois de la CSU, qui militent depuis deux ans pour que Mme Merkel entame un virage à droite notamment sur la question de l'immigration.

Car une partie de l'électorat conservateur - un million de personnes selon les sondages - a rejoint l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), un parti dérivant vers l'extrême-droite. Ce mouvement anti-islam, anti-migrants, anti-euro et anti-élite entre pour la première fois au Bundestag (12,6% des voix) en faisant du rejet de l'accueil massif des demandeurs d'asile décidé par la chancelière en 2015 son grand cheval de bataille.

"Nous avons délaissé notre flanc droit et il nous appartient à présent de combler le vide avec des positions tranchées", a lâché le chef de la CSU, Horst Seehofer.

"La consternation règne dans les rangs conservateurs et la principale responsable est toute désignée", estime lundi 25 septembre le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung.

Les Bourses européennes ont réagi avec prudence lundi 25 septembre, inquiètes de l'absence de majorité claire autour de la chancelière Merkel.

AFP/VNA/CVN

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