Dông Phuc, une pagode au cœur de l’histoire

La pagode Dông Phuc est l’une des plus grandes pagodes en bois de la province de Quang Ninh (Nord). Rénové à de nombreuse reprise, l’ouvrage a traversé les siècles. Visite guidée.

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La pagode Dông Phuc se situe dans le quartier de Yên Giang (bourg de Quang Yên, province de Quang Ninh), correspondant à l’ancien village de Yên Hung, à deux pas du fleuve Bach Dang. Construite à la fin du XIe siècle sous la dynastie des Ly, elle se mue en lieu de propagande du bouddhisme à l’époque de la dynastie des Trân (1226–1400).

Les enfants pratiquent les arts martiaux devant la pagode Dông Phuc, à Quang Ninh.

La pagode Dông Phuc devient le cœur bouddhique du territoire An Bang sous la dynastie des Trân et des Lê (1427-1789), puis de celui de An Quang - Quang Yên sous la dynastie des Nguyên (1802-1945). Au cours de l’histoire, entre guerres et invasions étrangères, le lieu de culte connaît nombre de modifications.

Un lieu de commémoration

En 1288, les troupes mongoles envahissent le Vietnam et tous les habitants sont appelés à lutter contre l’ennemi. À Bach Dang, le bois des fondations des maisons communales, des pagodes, des temples et des habitations est réquisitionné pour construire des pieux pour une importante bataille. C’est une victoire, notamment grâce au général Trân Quôc Tuân, mais les bâtiments sont en ruines.

La paix revenue, les villageois de Yên Hung réhabilitent la pagode Dông Phuc. Elle retrouve alors son rôle religieux et devient un lieu de cérémonies pour la commémoration des soldats et habitants morts lors de la bataille. Le prince Lê Tu Thành (futur roi Lê Thanh Tông) va grandir dans la pagode. Il y écoute les dogmes de la religion et observe la vie des habitants, ce qui lui permettra de devenir un roi indulgent

Un nouvel ouvrage en bois

La nouvelle pagode Dông Phuc, construite en bois de fer, repose sur 76 piliers.
Photo : PG/CVN

Lorsque la guerre éclate contre les Français, puis les Américains (de 1945 à 1975), la pagode devient un centre d’activités révolutionnaires mais son état se dégrade. Il n’en reste finalement qu’un petit lieu de culte, un brûle- encens et un vieux plaqueminier à dix étamines. Elle n’a plus de bonze responsable depuis la mort en 1943 de Thich Thanh Tuc. Il faut attendre 1997 pour que l’Église bouddhique du Vietnam choisisse Thich Thanh Lich (25 ans) pour le remplacer.

Ce jeune bonze entreprend de restaurer la pagode et y développe des activités pour les fidèles bouddhistes locaux. La cloche en bois de Dông Phuc raisonne à nouveau et la lecture des livres liturgiques a repris. La cour s’est emplie de fleurs. La pagode connaît une nouvelle jeunesse.

En 2010, la pagode fait construire une cloche de 1.000 kg offerte à la capitale Hanoi à l’occasion de son millénaire. Deux ans plus tard, Thich Thanh Lich y ouvre une formation aux arts martiaux pour les enfants de la commune. Si dans un premier temps il forme lui même ces jeunes apprentis, il invite finalement un maître à s’en occuper.

De 2010 à 2012 le bonze supérieur fait construire, à la place de l’ancienne, une nouvelle pagode en bois de fer. Le bâtiment de 500 m3 repose sur 76 piliers. «La nouvelle pagode imite le style de la dynastie des Trân et les motifs des dynasties des Lê et des Nguyên. Elle s’étend sur plus de 4.000 m2 et est en harmonie avec la nature», décrit le bonze, qui ajoute que 20 piliers en pierre soutiennent la toiture de l’édifice.

Dông Phuc est désormais reconnue comme l’une des plus grandes pagodes en bois de la province de Quang Ninh. Elle est devenue le siège du conseil d’administration de l’Église bouddhique du bourg de Quang Yên et l’un des points clé du vestige spécial national de Bach Dang.

Quê Anh/CVN

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