Des œufs contaminés en Asie, l'UE convoque les pays touchés

La crise des œufs contaminés dépasse désormais les frontières de l'Europe, avec des produits identifiés à Hong Kong (Chine) selon la Commission européenne qui a convoqué les pays de l'UE concernés et leur demande d'arrêter de se rejeter mutuellement la faute.

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Les oeufs contaminés présentent a priori des risques limités pour la santé, puisque les doses de fipronil potentiellement ingérées restent largement en-deçà des quantités considérées comme nocives.

"Nous devons travailler ensemble pour tirer les leçons nécessaires et avancer plutôt que perdre de l'énergie à désigner des coupables", a asséné vendredi 11 août le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis. Le commissaire a convoqué une réunion des ministres et des représentants des agences de sécurité alimentaires dans tous les pays de l'UE impliqués, "dès que l'ensemble des faits sera à notre disposition", a priori le 26 septembre.

L'Allemagne et la France - où quelques fermes sont bloquées - ont vertement tancé la Belgique et les Pays-Bas. Dans ces deux pays, plus de 200 élevages de poules pondeuses ont été contaminés après la désinfection des lieux avec des produits contenant du fipronil, un insecticide dont l'usage est pourtant strictement interdit dans le secteur avicole. La Belgique a accusé les Pays-Bas d'avoir traité avec légèreté une information anonyme reçue en novembre 2016 sur l'utilisation de fipronil dans les élevages néerlandais.

Le lanceur d'alerte à l'origine du renseignement, Nick Hermsen, a enfoncé le clou en racontant vendredi aux médias qu'il avait nommément désigné les deux entreprises à l'origine de la fraude : le distributeur de produits sanitaires belge Poultry-Vision et la firme de désinsectisation ChickFriend. M. Hermsen se présente comme un ancien associé du dirigeant de Poultry-Vision.

"Dans toute crise, des erreurs sont commises. C'est absolument le cas pour celle-ci", a reconnu jeudi 10 août la ministre néerlandaise de la Santé Edith Schippers. "Mais il n'y avait aucune indication que du fipronil s'était retrouvé dans les œufs à ce moment-là", a-t-elle ajouté pour expliquer pourquoi les autorités n'avaient pas procédé à des contrôles dès fin 2016.

Des œufs bio contaminés

Le scandale, apparu au grand jour la semaine dernière avec le retrait de millions d'oeufs des supermarchés néerlandais et allemands, couvait en fait depuis plusieurs mois. Paris a annoncé que près de 250.000 œufs contaminés au fipronil avaient été mis sur le marché français "depuis avril". En Belgique, l'agence de sécurité alimentaire remonte jusqu'à janvier 2017 dans ses contrôles des élevages bloqués, selon Danny Coulier, patron de l'organisation représentant le secteur avicole.

À l'origine de l'affaire, l'utilisation du fipronil par des sociétés de désinfection intervenant dans des exploitations agricoles aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et dans le Pas-de-Calais (Nord de la France).

Selon la Commission européenne, des œufs suspects ont été distribués - frais, cuits ou sous forme liquide - en Suisse, à Hong Kong, en France, en Suède, au Royaume-Uni, en Autriche, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, en Slovénie et au Danemark.

Au total, 17 pays, dont 15 membres de l'UE, sont donc touchés. Premier pays d'Asie concerné, Hong Kong "a indiqué avoir trouvé des œufs" néerlandais contaminés, a précisé l'exécutif européen. La ministre de la Santé de Hong Kong, Sophia Chan, a déclaré samedi 12 août que les autorités locales renforçaient leurs contrôles.

"Le Centre pour la sécurité alimentaire inspecte maintenant de près les œufs venant d'Europe, que ce soit au niveau de l'importation ou au niveau de la vente de détail", a déclaré Mme Chan. Le CFS a indiqué vendredi 11 août qu'il avait trouvé à deux reprises des œufs néerlandais qui excédaient les limites admises à Hong Kong pour le fipronil.

Les oeufs bio ne sont pas épargnés, puisque l'antiparasitaire au fipronil utilisé frauduleusement en Belgique et aux Pays-Bas était présenté comme un produit à base d'eucalyptus et de menthol. Aux Pays-Bas, les éleveurs biologiques "se sentent dupés par l'entreprise ChickFriend, qui leur avait vendu un produit propre et naturel", a souligné Miriam van Bree, porte-parole de l'organisation pour l'agriculture biologique Bionext.

Pas de "risque aigu"

Dans le volet judiciaire du scandale, deux dirigeants de la société ChickFriend, soupçonnée d'avoir "appliqué le produit dans les élevages avicoles", ont été arrêtés jeudi 10 août aux Pays-Bas, où la justice a aussi dans son collimateur "le commerçant" qui a distribué du fipronil dans le pays. En Belgique, l'enquête qui cible désormais 26 personnes et entreprises suspectes, dont des vétérinaires, selon les médias. Près de 6.000 litres "de produits interdits" - du fipronil selon les médias - ont été saisis en juillet chez Poultry-Vision, a précisé la justice.

"La quantité maximale d'œufs (contaminés) pouvant être consommés varie de un (pour un enfant de 1 à 3 ans) à dix par jour" pour un adulte, "sans s'exposer à un risque aigu", a estimé l'Agence de sécurité de l'alimentation (Anses) en France. Le fipronil est couramment utilisé contre les poux et tiques sur les animaux domestiques, mais interdit dans la chaîne alimentaire. À haute dose, il peut provoquer des troubles neurologiques et des vomissements.

AFP/VNA/CVN

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