Des classes d’anglais pas comme les autres

Un tout jeune Américain propose des cours gratuits d’anglais à Hô Chi Minh-Ville. Une initiative mêlant passion commune pour la langue de Shakespeare, esprit de solidarité et aventure humaine.

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L’Américain Bobby Briskey s’investit avec ferveur dans l’enseignement.
Photo : CTV/CVN

Nichée dans un café situé dans la rue Tu Xuong dans le 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le Free English Class Saigon continue d’attirer chaque semaine l’attention des jeunes Saigonnaïs. Le petit secret de son succès : son fondateur, Bobby Briskey, un Américain de 23 ans.

Le «professeur», au charme et physique de jeune premier sorti tout droit des studios d’Hollywood, a suivi ses études en finance dans une université à New York. Diplôme en poche, il est embauché dans une grande entreprise américaine, avec un salaire confortable à la clé. Bobby réalise cependant que sa soif de découvertes et ses rêves d’aventures meurent à petit feu, étranglés par un travail trop intense et invasif. Il n’a plus de temps pour lui, et surtout de penser à d’autres choses. À partir de ce moment là, il décide de prendre son destin en main.

Savoir saisir toutes les opportunités

Après avoir quitté son travail, il s’est mis à parcourir le monde. Le premier déclic vient quand il passe dans des pays comme la Norvège, la Suède ou encore la Suisse, connus pour offrir un système éducatif de qualité abordable, voire totalement gratuit.

Arrivé au Vietnam, il commence une nouvelle vie de professeur d’anglais. Mais l’expérience tourne court, loin de ses intérêts et de sa philosophie de vie. «Les premiers temps, j’ai enseigné l’anglais dans plusieurs centres spécialisés en la matière, confie-t-il. J’ai trouvé qu’ils préconisaient de privilégier la quantité des élèves plutôt que la qualité de l’enseignement. Car leur objectif était d’avoir davantage d’argent».

Bobby Briskey donne des cours à des étudiants de l’Université de banque de Hô Chi Minh-Ville.

Après plusieurs nuits sans pouvoir fermer l’oeil, Bobby prend finalement une décision radicale : il va donner dorénavant des cours d’anglais gratuits à Hô Chi Minh-Ville, dans le café d’un bon ami sis rue Tu Xuong.

L’idée a fait son chemin. Il y a aujourd’hui quatre classes de niveaux différents, soit au total une centaine d’élèves. Le jeune homme officie tous les dimanches, depuis le début de l’après-midi jusqu’à tard le soir. Il explique que les participants, aux profils si variés, viennent avec des motivations et des objectifs différents. Les plus jeunes souhaitent se perfectionner, les étudiants veulent axer les leçons sur l’expression orale, les employés désirent mieux communiquer avec les étrangers, ou encore pour obtenir une promotion au travail.

Huynh Anh Thu, étudiante à l’Université ouverte de Hô Chi Minh-Ville, témoigne de son enthousiasme : «Outre le fait que les cours soient gratuits, notre professeur nous append quantité de choses intéressantes autour de l’anglais, qui ne sont pas toujours précisées dans les manuels d’enseignement vietnamiens». Des nuances dans le langage qui permettent de faire la différence et d’être au plus juste. «Par exemple, les Vietnamiens posent souvent la question +How are you ?+. L’auditeur va répondre + I’m fine, thank you. And you ?+. Cependant, après les cours je sais que les Anglais préfèrent donner la question +How are you going ?+ ou + How are you doing ?+. Et ils recevront la réponse +I’m very well+, explique Anh Thu. De même, nous utilisons souvent le mot +very beautiful+, tandis que les Anglais disent +It’s beauty+».

Un centre à but non lucratif

La jeune étudiante n’est pas un cas unique. Les autres élèves ne tarissent pas d’éloges sur le Free English Classe Saigon. Outre le fait de donner des leçons de lecture et de grammaire classiques, Bobby Briskey est devenu une source d’inspiration et de motivation.

«Auparavant, j’avais beaucoup de mal en anglais et ce depuis la première année à l’université. Je suis un des plus nuls de ma classe. Pourtant, depuis que je prends des cours avec Bobby, j’ai nettement progressé, et il est arrivé à me faire aimer peu à peu la matière», partage Trân Minh Hoàng, étudiant à l’Université de Saigon.

Victime de son succès, un grand nombre de personnes souhaitent s’inscrire à ses leçons. Le besoin d’apprendre l’anglais se fait notamment ressentir chez les personnes les moins aisées. Bobby Briskey se dit déjà prêt à redoubler d’efforts pour accomplir cette tâche, en ne cachant pas son souhait de créer une école dans un proche avenir.

«Je pense que l’éducation en général et la langue étrangère en particulier doivent être gratuits. Raison pour laquelle j’ai l’intention d’organiser des cours en ligne. Je filmerai mes séances et les partagerai sur les réseaux sociaux. Je songe à ouvrir un centre à but non lucratif dédié à l’apprentissage de l’anglais. Pour le moment, c’est un projet qui est en cours», dévoile-t-il.

Phuong Nga/CVN

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