Climat : Hollande appelle à la solidarité entre pays riches et pauvres

François Hollande a fait escale samedi 9 mai en Martinique dans sa grande tournée caribéenne, pour lancer un appel à la solidarité entre pays riches et pays pauvres contre le réchauffement climatique, lors d’un sommet Caraïbe climat organisé à Fort de France.

Le président François Hollande et la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, le 9 mai 2015 à Fort-de-France, en Martinique.

Sept mois avant la conférence Climat qui se déroulera en décembre à Paris, le sommet accueillait une trentaine de délégations de toute la Caraïbe, dont le président haïtien Michel Martelly, 13 Premiers ministres et 6 ministres, dont la ministre de l’Environnement cubaine.
Relevant que "cette année les dommages causés par les désordres climatiques sont d’ores et déjà évalués par le Giec (Groupe international d’experts sur le climat) à 2.000 mds de dollars, dont 600 mds pour la seule Caraïbe", le président de la République a lancé de nouveau un avertissement aux pays les plus prospères : "S’il n’y a rien en termes de financement pour les pays qui sont les plus fragiles et les plus pauvres, ils ne vous suivront pas".
Il a souligné l’importance du Fonds vert, l’un des principaux mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en voie de développement, qui devra "à l’horizon 2020 rassembler 100 milliards de dollars", a-t-il rappelé.
Le chef de l’État qui, à l’issue de sa grande tournée dans la Caraïbe aura successivement visité les quatre îles des Antilles françaises (Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Martinique et Guadeloupe) ainsi que Cuba et Haïti, a proposé la création d’une coalition des États de la région pour renforcer leur système d’alerte contre les catastrophes naturelles.
"Le fonds Caraïbe pour les catastrophes naturelles (mécanisme qui garantit le versement rapide d’indemnités en cas de catastrophe) devra être largement doté", à l’occasion de la COP 21, a-t-il aussi affirmé, sans plus de précision.
Les pays insulaires de la Caraïbe, qui ne contribuent qu’à hauteur de 0,3% aux émissions de gaz à effet de serre, ressentent puissamment les effets du changement climatique : montée du niveau des eaux, renforcement des épisodes climatiques violents, prolifération d’algues Sargasses qui empoisonnent ses rivages...
Alors qu’en février l’actrice Marion Cotillard était montée sur scène en Indonésie pour lancer "un appel de Manille", cette fois "l’appel de Fort-de-France" a été déclamé à quatre voix, dont celle de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal.
"Une bombe à retardement"
Un texte parsemé de formules lyriques qui évoque une "haute conscience-monde" nécessaire pour "surmonter ces défis" climatiques.

Le président François Hollande salue la foule le 9 mai 2015 à Fort-de-France, en Martinique. Photo: AFP/VNA/CVN

Sur le fond, l'appel se présente comme un cahier de doléances et de propositions des pays caribéens appelant notamment "les dirigeants mondiaux" à "entendre l'appel des pays les plus vulnérables".
"Même si les Caraïbes n'assument qu'une part infime des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nos gouvernements veilleront à contribuer pleinement à l'action internationale", proclame-t-il aussi.
Dans cette "patrie commune" que constitue la planète "nul ne pourra se sauver seul", proclame également le texte.
Parlant d'"une bombe à retardement", Serge Letchimy, le président de la Région Martinique, a ouvert le sommet en évoquant la situation inégale entre pays riches et pauvres face aux effets du réchauffement, soulignant par exemple la possibilité que "la moitié des îles des Bahamas ne disparaissent sous l'effet de la montée des eaux".
Depuis des mois, M. Hollande s'est fait le porte-parole de la cause climatique dans quasiment tous ses déplacements à l'étranger.
Six ans après le fiasco de la conférence de Copenhague, l'enjeu est de taille pour le chef de l'État, qui veut à tout prix que le nom de Paris ne soit pas associé à un nouvel échec, à deux ans de la présidentielle.
La communauté internationale s'est fixée comme objectif de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés. L'Union européenne s'est d'ores et déjà établie sa feuille de route pour "réduire d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030".

AFP/VNA/CVN

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