Cinquante nations s'engagent à coopérer concrètement contre le terrorisme

Les représentants de gouvernements et d'agences de lutte antiterroriste de 50 pays sont convenus le 11 janvier d'intensifier leur lutte contre le terrorisme en adoptant une liste d'une soixantaine de 60 mesures destinées à traquer les terroristes étrangers.

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"Nous avons besoin de faire face ensemble au problème des combattants terroristes étrangers (CTE). Nous nous sommes mis d'accord sur un large éventail de recommandations opérationnelles pratiques", a salué le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders à l'issue de la session conjointe du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) et de la Coalition mondiale de lutte contre l'État islamique.

Un forum mondial de lutte contre le terrorisme, le 11 janvier à La Haye (Pays-Bas).
Photo : AFP/VNA/CVN

Un document de six pages recense plusieurs propositions telles que l'accélération et l'intensification des échanges d'informations, la détection et l'intervention contre les itinéraires des combattants terroristes étrangers, la perturbation de leur financement ainsi que la facilitation de la réintégration et de la déradicalisation de ces terroristes.

"Nous avons convenu de mieux partager nos informations, de façon plus intelligente et plus rapide", a souligné M. Koenders, en ajoutant que "partager les informations doit se faire de façon plus précise dans certaines zones".

C'est ainsi que les informations sur les individus souhaitant rejoindre un groupe terroriste à l'étranger doivent être partagées afin que des pays et des organisations telles qu'Interpol et Europol soient mieux informés de leurs mouvements.

En matière de sanctions, la conférence propose également que les pays puissent partager leurs listes d'organisations et de personnes dont les avoirs ont été gelés.

Promouvoir l'utilisation des bases de données

La conférence a également proposé qu'un maximum d'informations sur les mouvements de ces terroristes depuis et vers leur pays d'origine soient transmises en temps et en heure aux bases de données d'Interpol et d'Europol. Ces bases devraient recevoir des actualisations quotidiennes sur les itinéraires, les réseaux de recrutement, la fabrication et l'utilisation de pièces d'identité contrefaites, ainsi que le recensement des pièces d'identité volées ou perdues.

"Nous avons vu à l'occasion des attentats de Paris que des terroristes étrangers ont exploité les itinéraires empruntés par les réfugiés pour rejoindre l'Europe, comment ils ont empoisonné le débat sur la migration en le mêlant au terrorisme", a dit Bert Koenders devant les participants au forum.

Ces derniers ont également convenu qu'il était nécessaire de travailler plus étroitement avec le secteur privé afin de détecter le financement du terrorisme, notamment via les paiements en bitcoins.

Ils se sont aussi engagés à renforcer la coopération entre services de renseignement, agences de sécurité, cellules de renseignement financier, sécurité frontalière et douanes afin de mieux pister, détecter et bloquer le financement des terroristes étrangers.

"Toute transaction suspecte doit être immédiatement signalée", a martelé M. Koenders. "Le terrorisme est comme un virus. Nous devons être plus rapide que lui".

Cinquante pays sont unis dans la lutte contre le terrorisme
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette conférence s'est tenue deux mois après les attentats du 13 novembre à Paris, qui ont vu les terroristes profiter des lacunes dans le partage des informations entre pays européens et coordonner le massacre de 130 personnes.

Partager des informations

Afin de faciliter ce partage des informations, les participants à cette réunion à huis clos ont décidé de créer une cellule d'informations sur les combattants terroristes étrangers au sein du Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT) à La Haye.

"Nous avons besoin de partager les informations sur les combattants étrangers, sur qui ils sont, quel est leur parcours et leurs liens avec le crime organisé", a déclaré M. Koenders.

Plusieurs des auteurs des attentats du 13 novembre étaient connus des autorités de divers pays, ce qui offrait des possibilités de les arrêter, mais les signes avant-coureurs ont été ignorés.

Les Pays-Bas, qui assurent la présidence tournante de l'Union européenne (UE), entendent prendre l'initiative dans les discussions internationales en vue de promouvoir l'utilisation des bases de données entre les polices nationales ainsi qu'Interpol et Europol.

Les Pays-Bas co-président le GCTF avec la Turquie. Cette organisation a été créée en 2011 à l'initiative du gouvernement américain afin d'en faire un lieu de rencontre des experts du contre-espionnage du monde entier.

La conférence a notamment eu comme participants le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jeffrey Feltman, plusieurs représentants gouvernementaux de haut niveau, ainsi que des délégués d'Europol, d'Interpol, de l'ONU et l'UE.


Xinhua/VNA/CVN

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