Brita, visage de la controverse sur les exports allemands

Mondialement connue pour ses carafes filtrantes, Brita est l'archétype de la PME allemande partie à la conquête des continents, incarnant la puissance de l'Allemagne à l'export, tant enviée et décriée par ses partenaires commerciaux.

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Markus Hankammer, PDG de Brita, le 16 août à Taunusstein.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cerné par la forêt, le siège de Brita, dans la petite ville de Taunusstein, à 50 km de Francfort (Ouest), paraît bien loin de Berlin où la chancelière Angela Merkel brigue ce dimanche 24 septembre un quatrième mandat.Pourtant, la paisible marche de l'entreprise illustre l'histoire d'un excédent commercial record devenu un sujet politique, qui concourt au bilan flatteur de la chancelière tout en nourrissant les tensions diplomatiques. "La force de l'Allemagne à l'export est très liée à la qualité des produits, au +made in Germany+ qui traduit la mentalité allemande, le souci du détail", fait valoir Markus Hankammer, seul aux manettes de Brita depuis 1999.Son propos fait écho à celui de Sigmar Gabriel qui, lorsqu'il était encore ministre de l'Économie du gouvernement Merkel, avait conseillé aux Américains de "construire de meilleures voitures" s'ils voulaient voir moins de Mercedes aux États-Unis, en réponse à une pique de Donald Trump.Le président américain, mais aussi plusieurs partenaires européens et des institutions internationales, reprochent en effet à la première économie européenne de profiter de l'euro faible pour exporter ou de ne pas suffisamment importer, créant ainsi des déséquilibres néfastes.

Des cartouches filtrantes pour carafes Brita sur une chaîne de production, le 16 août à Taunusstein, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Emplois à l'étranger L'histoire de Brita commence à 1966, lorsque Heinz Hankammer, père de l'actuel patron, donne le prénom de sa fille à une société spécialisée dans la déminéralisation de l'eau utilisée dans les batteries des voitures. En 1970, il invente les carafes filtrantes qui feront décoller les ventes de l'entreprise.Comme ses concurrents, dont le français Terraillon, Brita promet d'améliorer le goût de l'eau, libérer les arômes du thé et du café, mais aussi limiter la formation de tartre dans les appareils électroménagers.Les carafes sont produites en Allemagne par des fournisseurs et Brita se concentre sur la fabrication de cartouches filtrantes contenant un mélange de charbon actif et d'échangeurs d'ions. Au fil des ans, l'entreprise a étendu sa gamme de produits aux fontaines à eaux et aux robinets filtrants.Aujourd'hui, Brita pèse 469 millions d'euros de chiffre d'affaires, réalisé à plus de 80% hors d'Allemagne. Elle emploie environ 1.700 personnes dont la moitié à l'étranger, signe que la bonne santé des entreprises allemandes peut profiter aux pays avec lesquels elles font des affaires.

AFP/VNA/CVN

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